« Dry January » : comment s'adapter à cette tendance dans la restauration ?

Chaque mois de janvier, un mouvement global connu sous le nom de “Dry January” incite les participants à renoncer à l’alcool pendant 31 jours. Né en 2013 au Royaume-Uni, ce concept s’est répandu à travers le monde, y compris en France, où il gagne progressivement en popularité. Mais que représente cette tendance pour le secteur de la restauration, notamment dans un pays connu pour sa culture du vin et de la gastronomie ? Bien que certains puissent voir le “Dry January” comme une menace pour les ventes de boissons alcoolisées, il offre également une opportunité unique pour les restaurants de réinventer leur offre et d’attirer une clientèle différente.

Dans cet article, nous explorerons comment les restaurateurs français peuvent transformer cette campagne en un levier stratégique pour se diversifier et rester compétitifs sur un marché en constante évolution.

Le “Dry January” : une tendance durable

Le “Dry January” repose sur plusieurs motivations principales : des raisons de santé, un désir de détoxification après les excès des fêtes de fin d’année, ou encore la volonté de réduire sa consommation d’alcool à long terme. En France, le succès de cette campagne peut sembler paradoxal compte tenu de l’importance culturelle du vin et de la convivialité autour des apéritifs. Cependant, la demande pour des alternatives non alcoolisées augmente, en particulier parmi les jeunes adultes soucieux de leur santé et les consommateurs cherchant à diversifier leurs habitudes.

Lightspeed s’est plongée dans les données de vente de ses clients pour analyser la tendance de consommation d’alcool dans les restaurants en 2023 et 2024 : sur plus de 1700 emplacements clients en France, le nombre de ventes de boissons alcoolisées se comptabilise à plus de 2 238 000 en janvier 2024, contre une vente moyenne mensuelle de 2 877 000 sur le reste de l’année 2024, soit une diminution de 22 % des ventes unitaires de boissons alcoolisées.

Une tendance qui semble se confirmer de manière plus générale dans la société française : en janvier 2024, plus de 4,5 millions de personnes sont estimées avoir relevé le défi « Dry January », selon les premiers résultats de l’étude JANOVER menée par Le Vinatier – Psychiatrie universitaire Lyon Métropole. Une autre étude de l’institut de sondage Panel Selvitys a mis en lumière le nombre croissant de personnes souhaitant faire une pause de consommation d’alcool lors de cette période de l’année : près de 28 000 personnes se sont inscrites sur le site dryjanuary.fr, soit une augmentation de 75 % par rapport à 2023. Ces chiffre, bien qu’encore modestes, soulignent une évolution des mentalités. Pour le secteur de la restauration, il s’agit d’une opportunité d’adaptation et d’innovation.

Comment s’adapter à cette tendance dans le secteur de la restauration ?

1. Adapter la carte des boissons

La première étape pour les restaurateurs souhaitant s’aligner sur le “Dry January” est de proposer une offre variée et attrayante de boissons non alcoolisées. Cela ne se limite pas aux sodas et jus classiques ; les consommateurs recherchent aujourd’hui des alternatives sophistiquées qui offrent une expérience comparable à celle des boissons alcoolisées.

Les cocktails sans alcool (mocktails)

Les mocktails sont des cocktails sans alcool qui combinent créativité et saveurs. Ils permettent aux clients de profiter d’une boisson raffinée sans les effets de l’alcool. Voici quelques idées pour les restaurants :

• Mocktail fruité et épicé : Une combinaison de jus de mangue, de gingembre frais, et d’eau gazeuse.
• Alternative au mojito : Menthe fraîche, citron vert, sirop de sucre de canne et eau pétillante.
• Tonic aromatisé : Une base de tonic sans alcool avec des zestes d’agrumes et une touche de romarin.

Les bières sans alcool

La qualité des bières sans alcool s’est grandement améliorée ces dernières années, et elles gagnent en popularité. Proposer une sélection de bières artisanales sans alcool peut attirer une clientèle curieuse de découvrir des saveurs innovantes.

Les vins désalcoolisés

Bien que controversés, les vins désalcoolisés commencent à trouver leur place sur le marché. Ils permettent aux amateurs de vin de profiter des arômes et des saveurs du raisin sans les effets de l’alcool. En collaborant avec des producteurs locaux, les restaurants peuvent mettre en avant des produits uniques et adapter leur carte.

2. Repenser l’expérience client

Le “Dry January” ne se limite pas à l’offre de boissons ; il s’agit également de créer une expérience globale qui valorise le bien-être et l’inclusion.

• Former le personnel : in personnel bien informé et enthousiaste est essentiel pour promouvoir les nouvelles options non alcoolisées. Des formations sur la préparation des mocktails ou sur les caractéristiques des vins désalcoolisés peuvent faire toute la différence.
• Organiser des événements thématiques  : les restaurants peuvent organiser des soirées spéciales autour du “Dry January”, comme des dégustations de mocktails, des ateliers de mixologie ou des menus dégustation axés sur le bien-être. Ces événements attirent non seulement les participants au “Dry January”, mais aussi une clientèle curieuse de nouvelles expériences.

3. Communiquer efficacement

Une stratégie de communication bien pensée est essentielle pour attirer l’attention sur les efforts d’un restaurant pendant le “Dry January”. Voici quelques idées :

• Utiliser les réseaux sociaux : les réseaux sociaux sont un outil puissant pour promouvoir des offres spéciales et des événements. Des publications attractives mettant en avant des photos de mocktails ou des vidéos d’ateliers peuvent générer de l’engouement.
• Collaborer avec des influenceurs : collaborer avec des influenceurs spécialisés dans le bien-être ou la gastronomie peut aider à atteindre un public plus large. Ces collaborations permettent de créer du contenu authentique et engageant autour de l’offre non alcoolisée du restaurant.
• Mettre en avant les engagements écoresponsables : le “Dry January” s’inscrit souvent dans une démarche plus globale de bien-être et de respect de l’environnement. Les restaurants peuvent mettre en avant leurs initiatives écoresponsables, comme l’utilisation d’ingrédients locaux ou la réduction des déchets, pour renforcer leur image de marque.

Les bénéfices à long terme pour le secteur de la restauration

Participer activement au Dry January ne se limite pas à un impact positif sur les ventes de janvier. Cela peut aussi renforcer la réputation d’un établissement comme étant à l’écoute des besoins de ses clients et soucieux de leur bien-être. Voici quelques avantages à long terme :

• Attirer une clientèle diversifiée : en offrant des options sans alcool, les restaurants peuvent s’ouvrir à une clientèle plus large, notamment les femmes enceintes, les conducteurs, ou simplement ceux qui choisissent de ne pas consommer d’alcool pour des raisons personnelles ou religieuses
• Renforcer l’image de marque : adopter une approche inclusive et innovante contribue à renforcer l’image de marque. Les consommateurs modernes apprécient les entreprises qui valorisent la santé, la durabilité et la diversité.
• Stimuler la créativité culinaire : explorer de nouvelles recettes et techniques pour créer des plats et des boissons sans alcool peut inspirer les équipes culinaires et les motiver à innover.

En résumé : le “Dry January”, une alternative complémentaire et durable

1. Proposer une carte de boissons sans alcool variée et créative

• Cocktails sans alcool (mocktails) : mettez l’accent sur des créations originales et élégantes à base de fruits frais, d’herbes, d’épices ou de sirops artisanaux. Exemples : Virgin Mojito, Spritz sans alcool.
• Boissons fermentées : intégrez des kombuchas ou des kéfirs, qui sont à la mode et souvent appréciés pour leur côté sain.
• Alternatives au vin et à la bière sans alcool : ajoutez des vins désalcoolisés ou des bières artisanales sans alcool à votre carte pour plaire aux amateurs de ces boissons.

2. Miser sur la communication

• Mettre en avant le “Dry January” : affichez des menus spéciaux ou des promotions liées au défi. Par exemple, un menu de “mocktails de saison”.
• Utiliser les réseaux sociaux : partagez des photos et vidéos de vos créations sans alcool pour attirer l’attention.
• Informer le personnel : formez vos équipes pour qu’elles puissent conseiller les clients sur ces options et expliquer les bienfaits de réduire sa consommation d’alcool.

3. Créer des expériences originales

• Ateliers de mixologie sans alcool : proposez des événements où les clients apprennent à créer leurs propres cocktails sans alcool.
• Menus dégustation sans alcool : associez des boissons sans alcool avec des plats spécifiques pour une expérience culinaire complète.

4. S’inscrire dans une démarche santé et bien-être

• Mettre en avant la qualité et les bienfaits : soulignez que vos options sans alcool sont faibles en calories, naturelles et adaptées à un mode de vie sain.
• Collaborer avec des marques locales : travaillez avec des producteurs locaux de sirops, de jus pressés à froid ou de thés glacés.

En intégrant ces stratégies, les restaurants peuvent non seulement attirer une clientèle sensibilisée au “Dry January”, mais aussi améliorer leur image en s’alignant sur les tendances de consommation responsable et de bien-être.

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